Les fermes de Longo maï, un réseau de dix coopératives autogérées, axées sur l’agriculture et l’artisanat sont le fondement de notre engagement social et culturel dans les régions où elles sont situées et bien au-delà.
Tous les ans, les coopératives de Longo maï accueillent plusieurs centaines de personnes venues découvrir une autre manière de vivre en société et en collectif. Certains désirent ici tenter la vie en commun et ses implications ; d’autres sont là pour apprendre une activité spécifique. Ce sont surtout des jeunes qui, ressentant les conséquences d’une situation économique très tendue, cherchent des perspectives pour leur avenir. Quelques-uns parmi eux souhaitent rester. Au fil des années, Longo maï s’est énormément agrandi et est ainsi devenu une communauté multigénérationnelle.
Pour continuer à construire le futur ensemble, nous nous sommes rencontrés cet été durant une semaine sur la coopérative le Pigeonnier-Grange neuve (Provence). Les échanges étaient denses et créatifs. Ceci a été rendu possible grâce au groupe du Tarn et leurs amis qui nous ont régalés matin, midi et soir de succulents repas et grâce à d’autres parmi nos enfants adultes qui ont pris la responsabilité des fermes pendant une dizaine de jours. Les parents des enfants en bas âge et des bébés ont organisé une crèche pour les garder à tour de rôle, une bonne occasion pour se rapprocher. Les thèmes de ces rencontres ont été fixés quelques mois auparavant, préparés ensuite par une coopérative ou un groupe intercoopératif. Il était important d’apprendre à mieux se connaître et de savoir comment chacun et chacune imaginent sa vie dans le futur de Longo maï.
Afin que les coopératives restent initiatrices d’une économie solidaire, de nombreuses actions de contestation et de campagnes de solidarité à travers le monde. L’idée a surgi de créer un «marché des possibles», pour soutenir des groupes plus petits en Transcarpatie et en Roumanie dans leur recherche pour trouver une troisième voie entre le capitalisme débridé et le nationalisme post-soviétique.
Un autre thème important concernant l’économie des coopératives était de réfl échir aux activités intéressantes à développer en vue d’une plus forte valeur ajoutée, sans rompre avec la cohérence de la philosophie et des principes de Longo maï ; dans quels domaines réduire les dépenses, épargner, ainsi que développer nos propres sources énergétiques. Nombreuses nouvelles pistes sont à creuser, mais aussi d’anciennes à repenser. Avec l’assurance que cette rencontre était un grand pas en avant pour que Longo maï dure longtemps et que nous continuerons à construire des mondes solidaires, chacune et chacun s’en est retourné dans sa coopérative.
Elke
Article initialement publié dans Les nouvelles de Longo Maï, n° 126